La nouvelle Commission européenne est entrée en fonction mercredi 27 novembre 2024, près de 6 mois après les élections européennes de juin dernier.
La Présidente Ursula von der Leyen avait dévoilé la liste des commissaires et leur portefeuille le 17 septembre dernier, puis les candidats avaient été auditionnées entre le 4 et le 12 novembre dernier. Après un vote favorable des eurodéputés, la Commission a débuté ses travaux le premier décembre pour les 5 années à venir.
Le collège des commissaires n’est pas paritaire : il compte seulement 11 femmes pour 16 hommes, alors même que Mme von der Leyen avait demandé à chaque pays de présenter une candidature masculine ainsi qu’une candidature féminine, initiative visant à féminiser le collège, mais que seule la Bulgarie a respectée. C’est « complètement inacceptable », a souligné la Présidente.
Concernant les orientations politiques de ce nouveau collège, il est plus à droite que le dernier. 12 membres sont officiellement affiliés aux familles conservatrices du Parti populaire européen. 5 d’entres eux sont membres de partis libéraux liés à Renew Europe et 4 sont rattachés au Parti socialiste européen. Enfin, un commissaire aux Conservateurs et réformistes européens et 5 sont classés comme indépendants.
Par ailleurs, la Commission européenne compte 5 vice-présidents exécutifs et une vice-présidente : la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas. Le commissaire français Stéphane Séjourné a également été nommé vice-président exécutif pour la Prospérité et la Stratégie industrielle.
Pour rappel, Ursula von der Leyen (ministre sous Angela Merkel de 2005 à 2019) est Présidente de la Commission européenne depuis 2019. Elle a été reconduite dans ses fonctions pour un second mandat de 5 ans, par les eurodéputés en juillet dernier. Elle préside l’exécutif et est responsable du travail de la Commission dans son ensemble. Elle établit l’agenda politique et supervise sa mise en œuvre. Elle assure aussi la représentation de l’Union européenne en interne et, avec le président du Conseil européen et le chef de la diplomatie européenne, en externe (G7, G20, sommets avec des pays hors UE).
Avant le vote, Ursula von der Leyen a présenté son équipe et son programme, et a confirmé les changements de portefeuille demandés par les députés au cours du processus d’évaluation. “Nous sommes prêts à nous mettre au travail immédiatement“, a-t-elle déclaré, soulignant que sa Commission se consacrerait toujours à la lutte pour la liberté, la souveraineté, la sécurité et la prospérité.
Mme von der Leyen a annoncé que la première initiative de la Commission serait une boussole de compétitivité, afin de combler le déficit d’innovation de l’Europe avec les États-Unis et la Chine, de renforcer la sécurité et l’indépendance et de réaliser la décarbonation.
En ce qui concerne le Pacte vert pour l’Europe, elle a déclaré : “Nous devons maintenir le cap sur ses objectifs et nous le ferons“. Elle s’est engagée à présenter un accord industriel propre, à lancer un dialogue stratégique sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, à poursuivre ses travaux sur une économie circulaire compétitive et à œuvrer en faveur d’une union européenne de l’épargne et de l’investissement.
En ce qui concerne les guerres en cours en Ukraine, au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Afrique, Mme von der Leyen a déclaré “l’Europe doit jouer un rôle plus important dans tous ces domaines“, soulignant qu’elle était “plus que jamais nécessaire“. “La sécurité de l’Europe sera toujours la priorité de la Commission“, a-t-elle ajouté.