Journée de solidarité: solidaire avec le budget européen

Cet article est une reproduction de celui publié par l’Europe Direct de Saint-Germain-en-Laye tel que permise par la CC BY-NC-ND 4.0.

A l’occasion de cette journée de la solidarité, nous vous proposons de revenir sur le cas d’une entreprise américaine qui a été très solidaire avec le budget européen pendant un temps. On va donc parler du conflit entre Microsoft et la Commission européenne.

Le pêché originel…

Tout commença en 2004 avec la première d’une longue série de condamnations de Microsoft par la Commission européenne pour abus de position dominante concernant son système d’exploitation phare : Windows. A l’époque, le contentieux portait sur l’interopérabilité entre Windows et les serveurs de groupe de travail et sur la vente liée de Windows Media Player et de Windows.

Microsoft fut condamné à payer une première amende de 497,5 millions d’€ et à proposer une version de Windows sans le lecteur vidéo.

2008: encore un abus

En 2008, Microsoft fut de nouveau condamné à payer cette fois-ci 899 millions d’€ pour ne pas avoir améliorer ses pratiques en matière d’interopérabilité pour les serveurs. Refusant de se mettre en conformité, Microsoft fut condamné à devoir payer en plus des astreintes de retard.

2009: Microsoft prend les devants

Appréciant la solidarité volontaire de Microsoft, la Commission européenne repart au front en 2009 et communique ses griefs à Microsoft. Cette fois-ci, c’est Internet Explorer qui est visé.

Etant gêné par un futur appel à la solidarité avec le budget européen, Microsoft pris les devants et proposa à la Commission européenne un système permettant aux utilisateurs de choisir parmi un ensemble de navigateurs. Cela se matérialisera par le ballot screen relié au service Browserchoice.eu.

Les utilisateurs de Windows ont donc vu apparaître une fenêtre leur permettant de télécharger et installer automatiquement un navigateur dans une liste d’une dizaine de navigateur. On vous épargne les détails du choix des différents navigateurs proposés tellement ce fut rocambolesque (peut être le sujet d’un autre article si vous le souhaitez).

Très contente, la Commission européenne arrêta la procédure mais obligea Microsoft a maintenir le Ballot Screen jusqu’en 2014.

2012: le fameux bug de l’an 2010

A partir de là, les relations entre la Commission et Microsoft se calmèrent jusqu’en 2012. Pendant 19 mois, le ballot screen fut désactivé suite à un bug. Microsoft présentera ses excuses et indiquera que c’est une erreur technique non volontaire qui est à l’origine.

Pas contente, la Commission européenne condamnera Microsoft à un nouvel acte de solidarité avec le budget européen avec une nouvelle amende de 561 millions d’€ pour non respect de ses engagements.

Microsoft rétablira le ballot screen et respectera son engagement de l’appliquer jusqu’en 2014.

Conclusion et moralité

Plus sérieusement, nous avons appris ces derniers jours la fin programmée d’Internet Explorer.

En dehors de l’aspect humoristique de cet article, c’est l’occasion pour nous de revenir sur l’importance et l’impact des décisions de l’Union européenne. Même si elles ne concernent à la base que le continent européen, l’Union européenne a souvent un impact global même dans les aspects les moins évidents.

Peu importe ce que l’on pense de la qualité d’Internet Explorer, les relations tumultueuses entre Microsoft et l’Union européenne ont permis de façonner durablement le web tel qu’on le connaît: de la toute puissance à la chute d’Internet Explorer pour finir par avoir plus de choix pour les utilisateurs.

Vous avez aimé cet article? N’hésitez pas à le partager!